mardi 8 janvier 2013

L'auteur Carl Dubé


1- Comment vous est venue la vocation littéraire?
J’ai toujours aimé les livres depuis ma petite enfance jusqu’à aujourd’hui. Enfant, lorsque ma mère me forçait à choisir entre le jouet et le livre que j’avais subtilement glissé dans le panier au magasin, je choisissais toujours le livre. Encore aujourd’hui, je lis entre 20 et 40 livres par années (et j’en achète toujours plus que ma capacité de lecture!!!). Il n’est donc pas surprenant que le goût de l’écriture me soit venu assez tôt. Au primaire, j’avais initié la création d’un journal étudiant lorsque j’étais en 6e année et, durant l’été avant mon arrivée au secondaire, j’avais écrit une pièce de théâtre. L’aventure journalistique s’est poursuivie au secondaire et au cégep et je pensais même faire une carrière dans ce domaine à cette époque. Je rêvais d’être journaliste sportif et couvrir les Expos de Montréal. L’écriture de fiction a vraiment pris aussi beaucoup de place au secondaire. Je m’amusais à écrire des histoires dans lesquelles je mettais en vedette mes amis et où je n’étais pas nécessairement le héros . En 5e secondaire, lorsque j’ai frappé un mur par rapport aux sciences pures, je me suis mis à rédiger mon premier roman (qui n’a jamais abouti) dans mon cours de chimie, au grand désarroi de mon professeur. C’est finalement à l’université que j’ai écrit le premier manuscrit qui a été publié. Le voyage en Afrique de Chafouin, qui parut aux éditions Pierre Tisseyre en 2002 est, à l’origine, une histoire qui a presque le double en longueur et qui a été écrite afin de séduire celle qui est devenue ma tendre épouse… Cette histoire écrite durant la nuit de Noël 1993 aura pris huit ans avant de trouver sa place chez un éditeur…

2- Quel genre d'adolescent étiez-vous? 
Plutôt solitaire, même si social à l’école… Rêveur, idéaliste, engagé. À la fin du secondaire, je me suis rendu compte que j’avais frayé sans me faire de véritables amis… Ma plus grande déception…

3- Aviez-vous l'appui de vos proches au début de votre carrière? Mes parents et mes sœurs ont toujours été très fiers. À la maison, mon besoin de création est constamment en opposition avec le besoin de faire vivre une famille (car, je fais très peu d’argent avec mes livres – 10% de droit d’auteur sur un livre de 8.95$, ce n’est pas grand-chose), ce qui est souvent une source de conflit. C’est malheureux que ce soit ainsi… Ceci étant dit, malgré tout, ma conjointe et mes enfants sont toujours très fiers aussi quand mes projets aboutissent! 

4- Quels sont les sujets qui vous inspirent? 
Au niveau de l’écriture spécifique pour les adolescents, je m’intéresse à des choses qui ramènent des moments ou personnalités historiques à l’avant-plan, des sujets qui traitent de baseball car, c’est mon sport favori et ça me manque énormément depuis le départ des Expos et, des sujets d’aventures "à la Indiana Jones", Club des cinq et autres références mémorables! 

5- Par quoi commencez-vous, avez-vous une technique de base ou des habitudes d'écriture? Ça prend tout d’abord une idée viable. Quand elle est trouvée, je me construis ensuite assez rapidement une structure dramatique avec des rebondissements, comme si je planifiais l’écriture d’un film. Ensuite, je rédige ma première version, ce qui est le plus amusant. Car, les nombreuses réécritures (je me rends d’habitude à six ou sept versions) me passionnent beaucoup moins, mais c’est nécessaire. Un célèbre auteur dont j’oublie toujours le nom a dit que l’écriture, c’est environ 20% d’inspiration et 80% de transpiration. Je pense que c’est vrai. 

6- Avez-vous un auteur favori? Je lis très peu de jeunesse. J’aime cependant l’œuvre de J.K. Rowling et de John R. Tunis qui ont la très grande qualité de comprendre comment ça se passe dans la tête d’un jeune et de faire en sorte que leurs personnages ressemblent à de vrais adolescents et non pas une image déformée de ceux-ci. Je pense que c’est très important pour un auteur jeunesse de bien comprendre la psychologie des jeunes; autrement, ce qu’on écrit, c’est une caricature et les jeunes ne sont pas dupes. 

7- Qu'aimeriez-vous changer dans ce travail? La paie! Pour pouvoir m’y consacrer à temps plein et devenir un meilleur écrivain (car, c’est en forgeant qu’on devient forgeron!)… C’est dommage de voir que l’auteur est sans doute le maillon le moins bien payé de la chaîne alors que, sans le texte, il n’y a pas de livre… 

8- Pouvez-vous écrire même en sachant que ce ne sera pas publié? Un auteur écrit presque toujours de façon spéculative. Ce qu’on acquiert, avec l’expérience, c’est de savoir discerner quel sujet sera susceptible d’être publié ou non. J’essaie donc de me consacrer maintenant sur des idées qui auront de bonnes chances d’aller sous presse, question de ne plus perdre de temps… 

9- Avez-vous un rêve littéraire? J’aimerais bien éventuellement écrire un recueil de nouvelles pour adultes et faire un scénario de film pour les jeunes. Jusqu’ici, j’ai toujours séparé mon écriture en deux : roman jeunesse et fiction au cinéma pour adulte… J’aimerais bien aussi écrire un COMIC BOOK. Ce serait un rêve d’enfance! Que ce soit une idée originale ou me greffer à une série existante comme X-Men, Star Wars ou Spiderman! Ce serait vraiment génial! 

10- Quelle est votre prochaine production? Je développe actuellement deux projets de façon spéculative pour les Éditions de l’Isatis; un pour la collection Bonjour l’histoire et un autre pour Korrigan. Je songe aussi à écrire une fiction basée sur la vie de Claude Raymond racontant sa jeunesse jusqu’à son premier match dans le baseball majeur (ou même sa biographie). J’ai abordé cet homme dans deux ouvrages et je pense que bien des jeunes pourraient trouver source d’inspiration en lui… Claude, c’est un gentleman et un beau modèle! Enfin, j’aimerais aussi développer une série tirée de ma nouvelle Derrière la porte que l’on retrouve dans le recueil de nouvelles de l’Association des Écrivain(e)s Québécois(es) pour la Jeunesse: Les baguettes en l’air.

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